Épisode 11 – Une touche de bleu
Octobre 2018.
On y est. Le jour J. Le grand jour pour la distribution de mes petites Saisons à toute la famille ! (Et accessoirement aussi, je me marie ! Hiiiiiii !)
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120 bouteilles gentiment entreposées dans la salle n’attendaient qu’une chose : la fin de la soirée, le moment où les jeunes mariés que nous étions allaient remercier les invités et leur donner ce petit cadeau réalisé avec amour.
Point de vue timing, on ne pouvait espérer mieux : la bière était juste prête à être bue, au jour près. Brassée les 5 et 6 juillet, embouteillée un mois plus tard, elle devait ensuite reposer au minimum deux mois avant consommation (recommandation de Manu !). Même si idéalement, on aurait pu la laisser vieillir encore un peu pour que les arômes se développent encore plus… Mais peu importe ! Les invités pouvaient rentrer chez eux, la mettre au frais (phrase que j’ai répétée toute la fin de soirée…) et la déguster dès le lendemain. Car il y avait quelques impatients !
Mais ce que je voulais surtout savoir, c’était la réaction des amateurs de bières (avec un héritage familial pareil, il y en pas mal, croyez-moi). Etait-elle bonne ? Ou sans plus ? Comment allaient réagir les autres Colmant par rapport à mon initiative ? Allaient-ils accrocher au reste du concept ? Est-ce qu’ils iraient lire l’histoire et la démarche derrière tout ce projet ? Bref, toutes ces questions en plus du stress du mariage, à la fin de la journée : j’étais scran.
Mais (heureusement pour ma santé mentale), il n’a pas fallu attendre une semaine avant d’avoir les premiers retours ! (Je le savais, bande de gourmands.)
« Jolie couleur« , « Très agréable« , « Saison assez sèche, à l’ancienne« , « Du caractère« , « Se différencie positivement de pas mal de bières saison du marché« , « Passe très bien avec du fromage« , « C’est une belle réussite !« , « Profil aromatique vraiment unique« ,… Rien que de relire tous les messages reçus en écrivant ces lignes, j’ai eu les larmes aux yeux. Un point négatif ? Ben « une 33cl, ça se boit trop vite ! Faut en refaire ! » OK, message reçu.
Et après ?
Il était temps de répondre à la question qui nous taraudait depuis le début de ce projet… Est-ce que l’on a pu retrouver le goût de la Vieille Saison Colmant ? Pas vraiment. Enfin, comment le saurait-on ? La levure et le houblon utilisés, plus modernes, ont pu apporter des arômes totalement différents. Et cela m’a été confirmé récemment par un ancien tenancier de Baudour. Même si, sur le coup, je trouvais un peu balèze de se souvenir d’un goût et de pouvoir différencier avec certitude que les deux bières n’avaient rien en commun, 40 ans après avoir bu l’originale. Mais il n’avait pas forcément tort : d’autres casseroles, une eau différente, une levure moderne… Il s’agissait de détails qui pouvaient fort influencer le résultat. Mais finalement, au vue du nombre de retours positifs, je n’étais pas déçue. Le challenge initial m’avait mené vers d’autres pistes et d’autres projets qui me motivaient tout autant ! Peut-être qu’un jour on arriverait à faire analyser la bouteille (coucou Antoine) et à se rapprocher de la bière d’époque… Peut-être pas. Ce qui est certain, dans les deux cas, c’est que je continuerai à faire perdurer le souvenir de la Brasserie Colmant, à être fière de mon nom et proche de mon père. Et je poursuivrai mes recherches, mon apprentissage et mon investissement dans cet univers brassicole que je découvre un peu plus chaque jour et qui me fait tant vibrer.
Un commentaire
Bérengère
Une Saison Colmant à l’image de La Petite Fille Colmant 🙂 C’est vrai que 33cl c’est peu 😀 Vivement la suite/suivante!!